Electricité : 100 milliards d’euros pour moderniser le réseau, selon RTE… pas forcément, dit le régulateur

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Le réseau électrique français aura besoin de 100 milliards d’euros d’investissement d’ici 2040 pour s’adapter à la transition énergétique. La Commission de régulation de l’énergie (CRE) va examiner ces calculs et chercher des alternatives pour limiter l’impact sur les consommateurs. En effet, avec la mise en place de réacteurs nucléaires, d’éoliennes et de panneaux solaires, les coûts liés au raccordement et à l’adaptation du réseau électrique augmenteront considérablement. RTE prévoit un plan de modernisation du réseau pour ce montant colossal mais la CRE souhaite remettre en question ces investissements afin d’étudier toutes les options possibles pour limiter les dépenses supplémentaires qui seront répercutées sur les consommateurs.

Réduire les embouteillages sur le réseau

Les investissements pour adapter les équipements au dérèglement climatique et électrifier les industriels sont nécessaires. Pour limiter ces dépenses, la CRE étudie des outils pour moduler la production ou la consommation d’électricité. L’objectif est de réduire le pic de demande et éviter les phénomènes de congestion sur le réseau.

Modification possible du tarif heures pleines/heures creuses

L’évolution du secteur de l’énergie nécessite de nouvelles approches pour répondre aux défis posés par les énergies renouvelables intermittentes. Il est important de mobiliser davantage les batteries électriques pour stocker l’électricité et la réinjecter au bon moment. De même, il faudrait augmenter les capacités mises en réserve pour pallier aux déséquilibres, avec une réactivité rapide des moyens de production d’électricité. Pour encourager le décalage de la consommation d’électricité, il serait judicieux d’expérimenter de nouveaux horaires tarifaires plus adaptés à la réalité des besoins du réseau.

En effet, certains abonnements actuels ignorent les pics réels sur le réseau à chaque instant, ce qui crée des tensions inutiles en hiver. Par conséquent, il est crucial que le régulateur s’attaque à la question des tarifs heures pleines/heures creuses afin d’inciter efficacement les clients à ajuster leur consommation et soulager ainsi le réseau. Une piste intéressante serait donc d’envisager des tests déployés dans certaines régions pour expérimenter de nouveaux horaires plus adaptés.

Par ailleurs, dans un contexte où les énergies renouvelables deviennent prépondérantes, il est essentiel que ces changements soient accompagnés par une valorisation adéquate de la flexibilité énergétique des bâtiments grâce à des instruments tels que GOFLEX. Cela permettrait aux bâtiments de « s’effacer » du réseau au moment opportun, contribuant ainsi à une meilleure gestion globale de l’électricité produite et consommée.

Journaliste spécialisé en entreprise et économie, titulaire d’un diplôme de l’ESSEC, je m’efforce de rendre accessibles et compréhensibles les défis économiques majeurs aux niveaux national et international, tout en analysant de manière claire et pédagogique les stratégies adoptées par les acteurs du monde des affaires.